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La « Revue Anglo-Romaine » de l’abbé Portal disponible |
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EXCEPTIONNEL – enfin téléchargeable ! Une pièce rare du complot anglican organisé pour circonvenir et tromper Léon XIII pour lui faire accepter les faux ordres anglicans. * La lettre de Léon XIII au cardinal Richard, archevêque de Paris, dans laquelle le Pape lui-même déclare infaillible sa bulle Apostolicæ Curæ et condamne la Revue Anglo-Romaine. * Le cardinal Rampolla, seul cardinal du Sacré collège, a s’être abstenu de voter l’invalidité des ordinations anglicanes * La révélation du soutien secret du cardinal Rampolla à l’abbé Portal[1], l’agent des Anglicans britanniques, pour qu’il continue la parution de la revue condamnée. * Le double sacre[2] épiscopal clandestin de l’abbé Portal en 1918 et en 1920 |
Revue Anglo-Romaine - Tomes 1 et 2 :
(du 7 décembre 1895 (n°1) au 23 juillet 1896 (n°34))
téléchargeables depuis :
http://www.rore-sanctifica.org/biblio-num-15.html
Chaque numéro hebdomadaire est téléchargeable au format PDF depuis cette page (Tome I) :
Et idem (Tome II) :
Il serait bon qu’un éditeur se saisisse de ces documents et les publie afin d’en assurer une meilleure diffusion. Ils constituent une mine d’information pour les clercs et les fidèles qui souhaitent mieux connaître les méthodes anglicanes britanniques et leurs fourberies pour introduire et développer la subversion au sommet de l’Eglise dès les années 1895, en vue d’abolir sur terre le sacerdoce sacrificiel de Notre Seigneur Jésus-Christ, et partant, les Sacrements valides, voies ordinaires du Salut des âmes.
Il est très significatif qu’à côté d’articles religieux parfaitement subversifs et favorables aux Anglicans, l’abbé Portal publiaient des textes qui faisaient l’éloge du quatorzième centenaire du baptême de Clovis à Reims et magnifiait la France royale.
Trois ans après le funeste ralliement de 1892 à la III° République maçonnique inspiré par son principal soutien[3] infiltré à Rome, le cardinal sataniste Rampolla[4], l’abbé Portal s’appuyait donc en France sur les milieux légitimistes restés fidèles aux destinées surnaturelles de la France royale pour mieux faire passer son projet de reconnaissance des faux ordres anglicans et pour développer le plan britannique anglican de la « Corporate reunion » (dont leur société secrète cléricale l’OCR[5] ou Order of Corporate Reunion constituait le fer de lance occulte) et celui de la réunion des « trois branches » (catholique, anglicane, orthodoxe), proposition plusieurs fois condamnée par les Papes[6].
Régis Ladous révèle la véritable fourberie de l’abbé Portal qui diffusa sous un pseudonyme (Fernand Dalbus) un ouvrage prétendument favorable à l’invalidité des ordres anglicans, mais qui en réalité faisait la promotion de la validité :
« L’idée de base tenait plus de la ruse de guerre que de la rigueur dialectique : démolir d’abord les arguments traditionnels des canonistes catholiques contre la validité, démontrer que le rite était suffisant, la succession apostolique intacte, et l’intention des évêques consécrateurs — aussi douteuse fût-elle — tout à fait impuissante à vicier l’acte sacramentel ; le terrain ainsi déblayé, s’appuyer sur un argument fragile, d’une fragilité énorme, évidente, pour conclure finalement à l’invalidité. » R.Ladous
Et comble du mensonge et de la traîtrise de la part de ce clerc dévoyé, le livre en question était rédigé pour l’essentiel par un moine anglican !
« Tout se fit par lettres. Puller rédigea les pages qui traitent du rite, de la succession apostolique et de l’intention des évêques consécrateurs. Portal s’occupa de l’introduction, de la conclusion et de la porrection. (...) Il allait de soi que la collaboration de l’anglican devait rester secrète. Portal et Puller fuient donc unis sous le pseudonyme de Dalbus. » R.Ladous
Ce pamphlet s’achevait par une véritable profession de foi unioniste qui est directement mise en œuvre par Ratzinger-Benoît XVI en 2010 et saluée par Mgr Fellay, supérieur de la FSSPX, comme « une grande joie » (sic) :
« Le pamphlet s’achève sur un court traité d’unionisme qui ouvre la perspective d’une « lutte suprême » imminente entre « les croyants et les impies ». Au seuil de ce grand drame sacré, l’union redonnera à « l’Église de Jésus-Christ » sa « puissance civilisatrice » et son « influence dans le monde » ; elle lui permettra de triompher de ses ennemis et d’ « achever la conquête des peuples ». L’union ne concerne pas tous les chrétiens. La « paix religieuse prochaine » ne réconciliera que les confessions dont la constitution ressemble à celle du catholicisme : les anglicans et les orientaux. Dalbus adhère à la prophétie de Mgr Strossmayer : « L’union de l’Église grecque et latine » sera « l’œuvre du xxe siècle ». Mais « l’Église grecque ne devancera pas de beaucoup l’Église anglicane, si elle la devance ». » R.Ladous
Après l’échec de la manœuvre anglicane, soutenue par l’abbé Portal et sa Revue anglo-romaine, le cardinal Rampolla va continuer, discrètement, à supporter le lazariste et sa publication :
« on voulait par contre qu’il continue la Revue ; elle était « destinée à rendre de grands services dans un temps plus ou moins éloigné ». A Rome, Rampolla entretint Monsieur Fiat des « grands services » que Portal pouvait rendre « dans la cause de la réunion de l’Église anglicane » » R.Ladous
On retrouve dans ce double plan anglican, inspiré directement par les loges R+C lucifériennes britanniques, et constamment soutenu par tous les premiers ministres britanniques[7] avides d’étendre sur terre l’ancien « Rule Britannia » du XIXème siècle et ses avatars du Nouvel Ordre Mondial de la mondialisation anglo-saxonne du XXème siècle, les racines réelles du « mouvement liturgique » et du « mouvement œcuménique » qui – grâce en particulier à l’action opiniâtre de leur agent, le Bénédictin Dom Beauduin[8], ancien membre de l’Intelligence Service britannique – alimenteront les « Conversations de Mâlines » du début des années 1920 en Belgique, pour enfin triompher à Rome au sein de l’Eglise Catholique il y aura bientôt cinquante ans par leur concile Vatican II.
En 2010, c’est aussi dans les milieux de la FSSPX et des ralliés Ecclesia Dei (où se trouvent les meilleurs promoteurs du règne des lys) que se trouvent les soutiens les plus enthousiastes de l’abbé Ratzinger-Benoît XVI à la réunion des Anglicans à l’église conciliaire.
Et c’est Mgr Fellay, le Supérieur de la FSSPX, qui a fait réciter plus de « 12 millions de chapelets » à ses fidèles, pour demander la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, ce qui, dans le contexte orthodoxe actuel, apparaît comme une légitimation du prochain concile[9] pan-orthodoxe de 2012, le futur « Vatican II de l’Orthodoxie » destiné à leur arracher leur Sacerdoce sacrificiel valide et à l’abolir.
Cette initiative du Supérieur de la FSSPX contribue en outre ainsi à instaurer une mise en scène religieuse destinée à faire plus facilement accepter aux fidèles le plan mondialiste « œcuménique » maçonnico-anglican d’origine britannique de la réunion des « trois branches », plusieurs fois condamnée officiellement par les papes catholiques, comme la prétendue réalisation des « promesses de Fatima ».
La subversion anglicane au cours d’un siècle n’a donc pas changé de cible ; elle tente bien au contraire, toujours et plus que jamais, de se faire introduire et propulser ses faux ordres dans l’Eglise catholique aujourd’hui conciliaire, qu’elle a – par les réformes liturgiques imposées par Vatican II – privé depuis 42 ans de son Sacerdoce sacrificiel, et partant, à présent – derrière les apparences – des sacrements valides, en cherchant ses appuis dans la frange (nous devrions écrire en l’occurence dans une « fange ») la plus « traditionnelle » (en apparences) du clergé.
Il s’agit là d’une constante, révélatrice de la marque des loges Rose+Croix lucifériennes britanniques (et de leur haine secrète anti-christique), elles-mêmes monarchistes et d’apparence très traditionnelles, qui parviennent ainsi à recruter plus aisément parmi les clercs apparemment les plus fidèles à la Tradition et à la monarchie.
Table des matières
1.3. La Revue de l’abbé Portal désavouée par Léon XIII
Un évènement exceptionnel qui marque un jalon important dans la mise à nu du complot britannique anglican réalisé en 1895/1896, avec la complicité du cardinal luciférien Rampolla, pour tenter de circonvenir le Pape Léon XIII afin de lui arracher une reconnaissance de la validité des ordres anglicans.
Nous rappelons que cette tentative anglicane, portée au sein de l’Eglise catholique, par l’abbé lazariste Portal, échoua et se retourna contre les objectifs de ses commanditaires car le Pape Léon XIII engagea son infaillibilité pontificale, pour déclarer les ordres anglicans « absolument vains et totalement nuls » (bulle Apostolicæ Curæ, septembre 1896).
Les numéros que nous mettons à disposition vont du 7 décembre 1895 (n°1) au 23 juillet 1896 (n°34). La suite de la collection n’est pas disponible pour l’instant. La Revue Anglo-Romaine a fini par s’arrêter en novembre 1896, suite à une mise en demeure par le Pape Léon XIII puis une intervention du cardinal Richard, archevêque de Paris.
Régis Ladous titre « Où Monsieur Portal monte une provocation »[10] dans la biographie qu’il consacre au lazariste en 1985, afin de désigner toute l’opération orchestrée avec les Anglicans (Lord Halifax) et appuyée par le cardinal Rampolla pour manœuvrer le Pape Léon XIII au profit des faux Ordres anglicans.
Le terme « provocation » désigne la publication d’un ouvrage par le lazariste, sous le pseudonyme de Fernand Dalbus, pour prétendument défendre l’invalidité des ordinations anglicanes par un argument spécieux, tout en répandant des sophismes contre les véritables arguments qui concluent à l’invalidité.
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Où Monsieur Portal monte une provocation
Ainsi passaient les jours, et Portal se rongeait d’autant plus que deux événements avaient fouetté son impatience d’agir. Le 2 août 1892, le Conseil privé de la reine avait mis un point final au procès de l’évêque de Lincoln en confirmant à l’unanimité le jugement d’apaisement rendu par l’archevêque de Cantorbéry. Après cela, les anglo-catholiques ne seraient jamais plus des hors-la-loi. Quelques jours après le verdict libérateur, Portal avait retrouvé au Mont-Dore un Halifax allégé, aérien, exultant, qui lui avait imprudemment répété : « Ce serait vraiment le moment de faire quelque chose.[11] » Neuf mois plus tard, en mai 1893, Léon XIII avait profité du rapprochement entre la France, protectrice des chrétiens d’Orient, et la Russie, principale puissance orthodoxe, pour lancer une vaste initiative unioniste. Il avait envoyé le cardinal Langénieux, archevêque de Reims, promu pour l’occasion légat pontifical, présider à Jérusalem un congrès eucharistique qui prit, comme le souligne Portal, « les proportions d’une importante manifestation de sympathie pour l’Église orientale [12] ». Procès de Lincoln et congrès de Jérusalem, triomphe de la renaissance catholique dans l’Église d’Angleterre et de l’unionisme dans l’Église de Rome : Portal ne pouvait plus attendre. L’été suivant, il déboula au Mont-Dore, où l’attendait Halifax, et montra à son ami le canevas d’un pamphlet sur les ordinations anglicanes. Pas une dissertation, un pamphlet, court et provocant, écrit pour soulever une réaction en chaîne et propulser les responsables des deux bords autour d’un tapis vert.
L’idée de base tenait plus de la ruse de guerre que de la rigueur dialectique : démolir d’abord les arguments traditionnels des canonistes catholiques contre la validité, démontrer que le rite était suffisant, la succession apostolique intacte, et l’intention des évêques consécrateurs — aussi douteuse fût-elle — tout à fait impuissante à vicier l’acte sacramentel ; le terrain ainsi déblayé, s’appuyer sur un argument fragile, d’une fragilité énorme, évidente, pour conclure finalement à l’invalidité. Portal avait déniché un décret du pape Eugène IV, adressé à des Arméniens inquiets, qui proclamait la nécessité de la porrection des instruments. Cette expression technique désigne le geste de l’évêque qui présente au nouveau prêtre les « instruments » du sacrifice eucharistique, le calice et la patène. Comme, au xvie siècle, les réformateurs anglais avaient remplacé les instruments par la Bible, les ordinations anglicanes tombaient sous le coup du décret aux Arméniens. Ce que ne dirait pas le pamphlet — mais tous les prêtres qui avaient étudié le savaient — c’était que la porrection avait été ignorée longtemps par l’Église latine et l’était toujours par l’Église orthodoxe, dont les ordres étaient tenus par Rome pour certainement valides. Le lecteur catholique serait donc amené, par une réflexion personnelle, à réfuter la conclusion apparente et à déduire la validité.
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Le pamphlet serait rédigé en français et publié en France. Portal fondait les plus grands espoirs sur les jeunes instituts catholiques, celui de Paris surtout, qu’animait Mgr d’Hulst, un prélat ouvert pour lequel le lazariste professait la plus vive admiration. Il savait que beaucoup d’anglicans nourrissaient un préjugé favorable a l’égard du clergé « gallican », qu’ils opposaient volontiers aux Irlandais rustiques et aux Italiens obscurantistes. Et puis, cocardier comme il l’était, il restait persuadé que Paris était le centre du monde et que l’opinion française fournirait une remarquable caisse de résonance. »
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Un modèle de discours léonien
Dès les premières lignes, le lecteur comprend que l’auteur est un fils soumis de l’Église romaine ; il s’attend à une charge contre les schismatiques, quand viennent le surprendre quelques lignes qui laissent prévoir un verdict positif. Et de fait les vingt-neuf premières pages ont une allure de plaidoyer pro anglicanes. Mais les six suivantes soulèvent brusquement la question des « instruments » et tombent sur une sentence négative. Dalbus refuse à l’Église d’Angleterre ce que Rome accorde à l’Église orthodoxe, le droit de s’en tenir à la forme primitive du rituel. Et il prend soin de s’appuyer sur une décision tardive dont le sens et l’autorité se prêtent aux controverses.
Le pamphlet s’achève sur un court traité d’unionisme qui ouvre la perspective d’une « lutte suprême » imminente entre « les croyants et les impies ». Au seuil de ce grand drame sacré, l’union redonnera à « l’Église de Jésus-Christ » sa « puissance civilisatrice » et son « influence dans le monde » ; elle lui permettra de triompher de ses ennemis et d’ « achever la conquête des peuples ». L’union ne concerne pas tous les chrétiens. La « paix religieuse prochaine » ne réconciliera que les confessions dont la constitution ressemble à celle du catholicisme : les anglicans et les orientaux. Dalbus adhère à la prophétie de Mgr Strossmayer : « L’union de l’Église grecque et latine » sera « l’œuvre du xxe siècle ». Mais « l’Église grecque ne devancera pas de beaucoup l’Église anglicane, si elle la devance ». En dehors de ces deux groupes qui ont conservé un épiscopat et prétendent le rattacher aux apôtres, Dalbus ne voit que des frères errants à convertir. Les confessions protestantes ne sont que des « sectes » qui « s’émiettent à travers les siècles et vont à l’impiété, comme vont au précipice les blocs détachés de la montagne, et à l’humus les feuilles jaunies ». L’unionisme, en les isolant, leur portera un coup fatal ; « les protestants le prévoient avec terreur », et ils ont bien raison. A l’intérieur du champ ainsi délimité, Dalbus croit possible d’engager une action spécialisée, un dialogue entre Rome et Cantorbéry qui complétera les efforts (…) » Régis Ladous, « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) », Cerf
Le terme « provocation » peut être appliqué et étendu à toute l’opération de mise en condition du Pape Léon XIII, dans laquelle la publication de la « Revue Anglo-Romaine » a joué un rôle clé.
Régis Ladous révèle que le véritable auteur du livre « Les ordinations anglicanes » que l’abbé Portal publia sous le pseudonyme de Fernand Dalbus avait été rédigé en réalité pour l’essentiel par un moine anglican érudit !
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Frederick William Puller, moine anglican
Tout était donc réglé, ou presque, à cela prés que, en août 1893, le pamphlet se résumait encore a un canevas. Portal s’estimait incapable de le rédiger seul. Pour que le mécanisme provocateur pût jouer à plein, il fallait en effet que toute la partie positive — la réfutation des arguments hostiles — fût extrêmement solide. Seul un anglican pouvait la rédiger. Halifax approuva, d’autant plus qu’il trouva là un moyen de canaliser l’enthousiasme de Portal et de lui faire sentir l’épaisseur et la complexité des choses. Il le mit en relation avec l’un de ses anciens condisciples d’Eton, un érudit carré, compact, tout à fait dépourvu d’imagination, toujours prêt à couper les cheveux en quatre, mais pétri de théologie, d’histoire, de patristique : le révérend père Puller, le très rigide directeur des novices de la Société de Saint-Jean-l’Évangéliste. Ce moine anglican vivait dans la familiarité des maîtres de l’École française et se fût trouvé à l’aise entre le cardinal de Bérulle et Monsieur Vincent. En ecclésiologie, ses sympathies couraient de Bossuet à Mgr Maret, l’ancien doyen de la faculté de théologie de Paris, qui restait pour les puseyens, avec Darboy et Dupanloup, un modèle de « gallicanisme » éclairé et de catholicisme libéral. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Puller s’appuyait sur une connaissance précise des Pères de l’Église et des premiers conciles pour défendre avec rigueur la légitimité de la position anglicane et rejeter sans complaisance ce que Pusey appelait le « système pratique du romanisme ». Avec lui, Portal trouva sans peine un vocabulaire commun, mais il acquit — bien mieux qu’au contact de Lord Halifax — le sens d’un anglo-catholicisme qui n’entendait pas se laisser fasciner, absorber ou mettre en remorque par la Rome de Léon XIII.
Il fut d’abord question que Puller se rende à Cahors, mais Monsieur Méout mit le holà. Un « pasteur protestant » ! Le séminaire serait mis en révolution et la petite ville jaserait. Halifax, lui, était un laïque, nuance. Tout se fit par lettres. Puller rédigea les pages qui traitent du rite, de la succession apostolique et de l’intention des évêques consécrateurs. Portal s’occupa de l’introduction, de la conclusion et de la porrection. Le 7 novembre 1893, il put mettre le point final à un texte de quarante pages, peut-être la première étude écrite conjointement par deux religieux de confessions différentes pour amorcer une réconciliation entre leurs Églises. Il allait de soi que la collaboration de l’anglican devait rester secrète. Portal et Puller fuient donc unis sous le pseudonyme de Dalbus. L’abbé Jaugey, le directeur de La Science catholique, avait accepté deux ans auparavant de publier un article de Lord Halifax. Il l’attendait toujours. Faute de Halifax, il publia Dalbus dans ses deux livraisons du 15 décembre 1893 et du 15 janvier 1894. Le pamphlet fut ultérieurement réuni en brochure sous un titre anodin : les Ordinations anglicanes. » Régis Ladous, « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) », Cerf
Nous pouvons observer l’esprit tortueux de cet abbé Portal et son haut degré d’intrigue cléricale qui dévoile le cynisme et l’absence de Foi catholique de ce lazariste allant jusqu’à se faire aider par un moine anglican pour tenter de tromper le Vicaire de Jésus-Christ, Léon XIII.
Evidemment toute la manœuvre fut soutenue par le cardinal Rampolla qui écrivit une lettre d’encouragement à l’abbé Portal le 19 septembre 1894[13], prenant prétexte de la parution de cet ouvrage malhonnête et manipulateur « Les ordinations anglicanes ».
Malgré toute cette coordination maligne du luciférien cardinal Rampolla et du réseau anglican agissant derrière l’abbé Portal, la manœuvre échoua et Léon XIII condamna les ordres anglicans. Les péripéties de cette décision salutaire et capitale sont étonnantes et elles révèlent que le cardinal Rampolla fut le seul membre du Sacré collège à s’abstenir ! Son appartenance à l’O.T.O. lui rendait vraisemblablement impossible sa soumission à Léon XIII, ce qu’il dissimula par son absence du vote.
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CHAPITRE VII - LE DÉSAVEU
La condamnation des ordinations anglicanes
Portal transmit les termes du compromis à Lord Halifax le 16 septembre. Deux jours plus tard, dans l’après-midi, il apprit que Léon XIII venait de proclamer l’invalidité et la nullité des ordinations anglicanes. Le secret avait été bien gardé. Portal savait que les travaux de la première commission d’enquête avaient été transmis à une seconde commission, formée tout exprès et composée de cardinaux. Mais les éminences qu’il avait visitées s’étaient employées à le rassurer. Puis il avait quitté Rome et n’avait plus entendu parler de rien. Mais tandis qu’il se débattait avec son supérieur, avec l’archevêque de Paris, avec Vaughan, avec le Vatican, avec la nonciature, avec tout le monde, la procédure solennelle et compliquée suivait son cours. Au début de juillet, les cardinaux remirent leur rapport au Saint-Office, qui aurait pu traiter l’affaire selon la voie ordinaire : il se serait réuni un mercredi (Feria IV), sans le pape, pour rendre à la majorité une « sentence juridique » que le Saint-Siège aurait pu approuver ou désapprouver, publier ou tenir secrète. Mais Léon XIII en décida autrement et préféra la voie extraordinaire, celle-là même qui avait été utilisée pour régler le cas Gordon. Le 16 juillet, un jeudi (Feria V), il réunit tout son monde et lui posa deux questions : Le Saint-Office a-t-il déjà décide de la validité des ordinations anglicanes ? L’enquête de 1896 a-t-elle démontré que la pratique de l’Église devait être révisée ? La présence du pape requérait l’unanimité ; les opposants devaient se rallier ou se taire. Tous les cardinaux du Saint-Office, sauf un, assistèrent à la délibération. Le cardinal Mertel, incapable de marcher, se fit transporter ; il n’en rendit que plus remarquable l’absence de Rampolla qui, ce jour-là, choisit de se taire.
La séance dura deux heures et demie, une éternité pour Merry del Val ;
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répandu dans la chapelle privée du Souverain Pontife, il pria pour que le Saint-Esprit éclairât les princes de l’Église. La sentence rendue, le jeune camérier rédigea la lettre apostolique De ordinationibus anglicanis, plus connue par ses premiers mots : « Apostolicæ curæ », qui devait signifier au monde la vanité des prétentions anglicanes. Aidé par dom Gasquet, il travailla vite et, à la fin du mois d’août, il se rendit en Angleterre pour préparer la fulmination [14].
Apostolicæ curæ marque une victoire des intransigeants conservateurs, dans la mesure où le pape confirme et renouvelle les sentences de ses prédécesseurs. Cependant, Merry del Val savait bien que l’appel au précédent aurait pris une fâcheuse allure de dérobade, s’il n’avait été motivé. Aussi le pape se borne-t-il à répéter, oui, mais il explique pourquoi. Apostolicæ curæ a été tant de fois analysée qu’on s’en tiendra ici au commentaire inédit qu’en fit l’abbé Loisy pour la Revue anglo-romaine :
‘Les ordinations anglicanes sont nulles, dit le Souverain Pontife, par défaut de forme et par défaut d’intention : par défaut de forme, parce qu’on a volontairement retiré des prières consécratoires tout ce qui, dans le rite catholique, exprime clairement la dignité et les fonctions du sacerdoce ; par défaut d’intention, parce que ceux qui ont changé délibérément les formules ecclésiastiques afin d’en écarter ce qui, par l’institution même du Sauveur, exprime la notion essentielle du sacerdoce chrétien, n’ont pas eu réellement l’intention de faire ce que fait l’Église, mais ont eu, au contraire, l’intention bien arrêtée de ne pas faire ce qu’elle fait’ [15].
« Volontairement s », « délibérément » : le défaut de forme n’est grave et invalidant que parce qu’il trahit chez les auteurs de l’ordinal anglican une « volonté positive d’exclure », le refus conscient du sacerdoce tel que le Christ l’a institué.
Tout repose donc sur un point d’histoire : l’intention des réformateurs anglais du xvie siècle. Ce que l’abbé Hemmer, qui participa aux conversations de Malines, souligna assez fortement pour suggérer que le jugement n’était pas sans appel :
Des omissions qui, en d’autres circonstances, eussent été vénielles, apparaissaient, à la lumière de l’histoire, comme manifestant des conceptions hétérodoxes sur la nature du sacrement lui-même [16].
Les lumières de l’histoire sont rarement définitives, et plus tard, de retour à Paris, Portal s’appuya sur cet argument pour convaincre ses amis que la sentence n’était « pas absolument irréformable » [17]. » Régis Ladous, « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) », Cerf
Dissimulé dans la coulisse, aux ordres du plan supérieur des loges, le cardinal Rampolla ne jouait pas dans la même cours que le « lampiste » abbé Portal que les anglicans poussaient en plein jour. Au moment critique, acculé par la procédure extraordinaire choisie de façon inattendue par le Pape Léon XIII, le cardinal Rampolla ne fut dissimuler tout à fait son véritable rôle : son absence l’accusait. Mais l’abbé Portal n’était visiblement pas au fait du jeu occultiste du cardinal Rampolla. Ce dernier se devait aussi, du fait de sa position stratégique par rapport au prochain conclave de ne donner prise à aucun soupçon concernant son appartenance à l’O.T.O. : il allait briguer la succession de Léon XIII, l’enjeu était capital pour la Franc-Maçonnerie qui ne pouvait pas perdre un tel atout.
A la tête de la Revue Anglo-Romaine, l’abbé Portal allait tenter de minimiser la portée de la bulle Apostolicæ Curæ de septembre 1896.
Il publia un article pour amoindrir l’autorité du document. Cette manœuvre n’échappa pas à Rome où il fut dénoncé et où le Pape Léon XIII (en dépit de l’influence néfaste du cardinal Rampolla) riposta. Il écrivit une lettre au cardinal Richard, archevêque de Paris, dans laquelle le Pape mettait nommément en cause la Revue Anglo-Romaine :
« Il Nous faut cependant reconnaître que certains catholiques n’ont pas réagi ainsi, ce qui n’a pas été pour Nous une cause de mince chagrin. Cela vaut en particulier pour un journal publié à Paris, La Revue Anglo-Romaine, et c’est pourquoi Nous vous écrivons en ce jour. Parmi les rédacteurs de cet organe, il en est qui, au lieu de défendre et d’illustrer Notre Constitution, s’efforcent au contraire de l’affaiblir en la présentant comme superflue. D’où vous pouvez voir qu’il n’est rien dans ce que soulignent ces rédacteurs qui ne soit parfaitement conforme à Nos déclarations ; en conséquence de quoi le journal en question ferait mieux de mettre fin à de telles remarques et de garder le silence, au lieu de soulever des difficultés contre ces excellentes déclarations et décisions.
« Contrairement à certains Anglais dissidents de la religion catholique, qui Nous avaient demandé avec des apparences de sincérité quelle était la vérité concernant leurs ordinations, mais qui ont ensuite reçu celle-ci dans un esprit très différent lorsque Nous la leur avons dite devant Dieu, il va de soi que les catholiques dont Nous avons parlé – au moins tous ceux d’entre eux qui sont des hommes religieux – devraient discerner où est leur devoir. En effet, il n’est plus juste ni convenable de leur part de participer ou d’apporter leur concours de quelle manière que ce soit aux projets de ces gens, car ce faisant, ils nuiraient grandement à l’expansion qu’ils souhaitent voir prendre à la religion. »
Suite à cette mise en accusation par le Pape, l’abbé Portal reçut les encouragements du cardinal Rampolla de continuer sa Revue Anglo-Romaine, mais évitant certains sujets.
Cette intervention du cardinal Rampolla révèle bien le rôle subversif du secrétaire d’Etat de Léon XIII dans la coulisse, n’en déplaise à l’abbé Ricossa qui a consacré un épais dossier de Sodalitium pour tenter de réhabiliter ce redoutable et abominable ennemi de Notre Seigneur et de Sa Sainte Eglise en cherchant à blanchir ce cardinal luciférien, membre de l’O.T.O., de toute appartenance à la Franc-maçonnerie.
Finalement l’abbé Portal fut reçu pour une entrevue avec le cardinal Richard, à
l’issue de laquelle le lazariste décida d’arrêter immédiatement la revue de sa
revue condamnée.
Régis Ladous qui exclut, par principe, toute idée de complot contre l’Eglise auquel aurait appartenu le cardinal Rampolla, fait comme si les recommandations du secrétaire d’Etat à Léon XIII, ou celle du cardinal-nonce Ferrata, émanaient de directives de Léon XIII. En réalité, les cardinaux Rampolla et Ferrata étaient tous deux franc-maçons, et agissaient pour les intérêts de la loge, en se parant de l’autorité de Léon XIII.
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Où Léon XIII tente de mettre Portal en réserve de l’unionisme
Ce genre de considérations n’était évidemment pas de saison en septembre 1896. Avant même de connaître le texte d’Apostolicæ curæ, sur la foi des dépêches d’agences annonçant la condamnation, Halifax et Portal comprirent que de leur entreprise il ne restait plus que l’amitié et l’espérance. « Que Notre Seigneur ait pitié de nous. Qu’il nous accorde du moins la consolation de voir de nos yeux que nous n’avons pas fait plus de mal que de bien. » Et, un mois plus tard : « J’ai mal à notre âme » [18]. Là-dessus, on aimerait pouvoir écrire que Portal, après avoir sabordé une revue devenue sans objet, s’est retiré avec dignité dans le silence et les devoirs que comportait son nouvel état. En fait, tout s’acheva dans la confusion, après deux mois d’acrobaties pénibles. Peu de temps après la publication d’Apostolicæ curæ, des instructions officieuses puis officielles persuadèrent le lazariste d’utiliser le compromis qu’il avait arraché à ses supérieurs début septembre. Le 30, à Chalons, il reçut deux lettres, l’une de Tavernier qui venait de rencontrer le cardinal Ferrata, nonce à Paris, l’autre du cardinal Rampolla ; toutes les deux allaient dans le même sens : « On entend toujours vous utiliser [19]. » Le 1er octobre, une lettre de Ferrata donna à ces instructions un tour officiel. Un peu abasourdi, Portal envoya Tavernier chercher une confirmation ; Tavernier fut formel : « On est très bien disposé pour vous [20]. » Cela ne suffit pas encore au lazariste, qui alla lui-même interroger le nonce ; il dut se rendre à l’évidence : on ne voulait pas qu’il revienne tout de suite à Paris, on voulait par contre qu’il continue la Revue ; elle était « destinée à rendre de grands services dans un temps plus ou moins éloigné ». A Rome, Rampolla entretint Monsieur Fiat des « grands services » que Portal pouvait rendre « dans la cause de la réunion de l’Église anglicane » [21]. » Régis Ladous, « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) », Cerf
La conclusion de cette tentative ratée de conditionnement du Pape de l’Eglise catholique par le réseau anglican représente un cas d’école du comportement des clercs prévaricateurs : ce fut une débandade et une pétaudière nauséabonde, la puanteur des retournements de soutane opportunistes alourdissant cette atmosphère qui donne un petit aperçu de l’enfer des relations entre ces clercs lorsque leurs petites carrières son en péril.
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La grande peur des mal-pensants
Portal aurait pu se dérober sans inconvénient ; il préféra s’engager sur une voie très étroite en se couvrant du rêve pontifical pour continuer à publier une revue romaine, oui, mais aussi anglicane. A Chilon, il organisa son emploi du temps de manière à pouvoir passer deux ou trois jours par semaine à Paris. L’automne se passa en louvoiements pénibles et en compromis qui ne satisfirent personne. Pour ne pas trop déplaire aux anglicans, la Revue ne donna qu’un seul article d’adhésion à la lettre Apostolicæ curæ, article anonyme et fort tiède ; puis clic laissa complètement tomber le sujet. Ce genre d’habileté ne servit qu’à irriter Léon XIII et à hâter la désagrégation du camp unioniste. Les laïques restèrent fidèles, mais les clercs désertèrent le bateau en perdition, et d’abord les plus connus et les plus compromis, Duchesne et Loisy ; ce fut la grande peur des mal-pensants.
En lisant Apostolicæ curæ, à Saint-Servan, dans sa Bretagne natale, Duchesne avait senti le vent du boulet avec d’autant plus d’inquiétude qu’il avait, lui, au contraire de Portal, soutenu publiquement la validité. Dès le 23 septembre, il envoya à von Hügel un acte de contrition, où il battait sa coulpe sur la poitrine des autres. Non seulement il s’y ralliait aux arguments de la lettre apostolique, mais il y faisait la leçon aux novateurs imprudents et se rangeait aux principes les plus extrêmes de l’infaillibilité pontificale, allant jusqu’à écrire :
Dans ces choses religieuses, le pape, même en dehors de toute considération surnaturelle, a des lumières que n’ont pas les simples mortels [22].
Hügel, qui avait lui-même des hardiesses à se faire pardonner, transmit le message à Vaughan.
Loisy ne tarda pas à prendre lui-même la voie de la prudence et du repentir utile. Il venait de fonder la Revue d’histoire et de littérature religieuses, qui avait immédiatement ému les gardiens de l’intégrité catholique. Déjà condamné en 1893, sans poste officiel ni protecteur influent, il était plus exposé que Duchesne, qui dirigeait depuis 1895, et par la grâce de la République, l’École française de Rome. Duchesne n’avait d’ailleurs pas manqué de le lui faire sentir, avec une ironie que Loisy ne goûta peut-être pas comme elle le méritait : « Vous êtes relaps. On pourrait fort bien vous appeler à Rome, vous juger mystérieusement et vous offrir quelque part une hospitalité obligatoire [23]. » Loisy prit d’autant moins à la légère les plaisanteries de son cher ami que le 27 septembre un jésuite qui lui voulait du bien vint en grand mystère le prévenir que le Vatican instruisait son procès [24]. Pour parer le coup et, selon l’expression de Portal, « se refaire une virginité [25] », il imagina de se poser en champion de l’autorité romaine et voulut entamer une polémique contre les schismatiques. Il rédigea en grande hâte une « Lettre à un docteur anglican » sur la lettre Apostolicæ curæ où il expliquait le bien-fondé de la sentence, l’opportunité de sa publication, la nécessité de s’y soumettre. C’était exactement le genre d’article que la Revue anglo-romaine aurait du publier pour répondre aux exigences du Saint-Siège et s’assurer de sa bienveillance. La « Lettre à un docteur anglican » fut composée par l’imprimerie Levé, mais ne dépassa pas le stade des épreuves. Portal refusa de la publier, la jugeant « inopportune » et « malséante » [26]. Ce fut la brouille, et Loisy rejoignit le chœur des bien-intentionnés qui répandaient des bruits inquiétants sur l’orthodoxie du lazariste. Plus grave : il alla se plaindre à Vaughan, par l’intermédiaire de von Hügel.
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Le réveil du rêveur
Le parti unioniste était donc en pleine désagrégation quand Tavernier sonna le glas, le 18 novembre. Soyez prêt à mourir en homme qui est capable de ressusciter. Léon XIII venait de faire part au cardinal Richard du « très grand chagrin » que lui avait inspiré la Revue anglo-romaine et demandait à ses rédacteurs de « reconnaître leur devoir », c’est-à-dire d’en interrompre la publication. Mais ce n’était pas le plus ennuyeux. Le bref pontifical mettait en cause l’attitude de Lord Halifax et de ses amis ; le pape s’étonnait de leur refus d’accepter la sentence d’Apostolicæ curæ, alors qu’ils « avaient l’air de chercher auprès de nous la vérité au sujet de leurs ordinations avec un esprit sincère [27] ». Au reçu de ce message et après une première explication de Tavernier qui revenait de l’archevêché, Portal se prit à craindre qu’on l’obligeât à signer et insérer dans la Revue une déclaration qui aurait fait de lui un menteur et un traître, une déclaration où il aurait dû reprendre la thèse romaine et l’appuyer de son témoignage : ce sont les anglicans qui ont demandé l’enquête sur leurs ordinations, afin de calmer leurs doutes ; ils s’étaient engagés à accepter la sentence ; leur refus de se soumettre est donc un parjure, une malhonnêteté, un abus de confiance.
Lorsque Portal comparut devant le cardinal Richard, la menace sembla se préciser.
Quand j’ai vu l’attitude de l’archevêque de Paris et entendu ses appréciations, pour la première fois j’ai eu peur. S’il leur prenait envie de me faire signer une pièce analogue ? Le blâme sur la Revue, même un blâme me frappant, n’était rien en comparaison de cette affreuse appréhension, car c’était pour moi un avenir sans issue Vous comprenez bien, mon cher ami, qu’en conscience je ne puis pas signer que vous avez demandé une solution sur les ordres avec l’idée que vous admettriez la solution quelle qu’elle fut. Et alors, refus de signature, c’est l’expulsion de la communauté, c’est l’interdit, etc. J’en ai la chair de poule [28].
Au terme d’une négociation serrée et dramatique, le cardinal Richard se contenta de la suppression immédiate de la Revue et de l’insertion, dans le dernier numéro, d’une profession de foi et d’obéissance.
Le 13 février 1895, Portal écrivait à Lord Halifax : « A certains moments, chacun ne relève que de sa conscience. » En novembre 1896, pendant huit jours, il préféra risquer l’exclusion et l’interdit plutôt que de trahir ses amis. Décidément, ce diplomate fertile en tours, cet expert en méandres et en double langage, ce secrétaire d’évêché homme du monde et acrobate manquait de cette souplesse utile qui lui eût permis de garder son fief, de rester « celui qui s’occupe des anglicans », de maintenir la Revue, d’en faire une institution nourrissante, le centre d’une œuvre de prière bien en cour, d’une archiconfrérie peut-être, dont les pieuses entreprises eussent assuré à son directeur, avec le respect dû aux organisateurs efficaces, une intégration confortable dans l’apostolat planifié et le discours dévot. » Régis Ladous, « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) », Cerf
Régis Ladous, dans la mesure où il se refuse à l’envisager, ne donne pas la véritable clé de lecture de soutien effectif du cardinal Rampolla au lazariste abbé Portal.
« Dans quelle mesure Rampolla était-il autre chose que la voix de son maitre, un « simple vicaire dévoué », un « agent d’exécution »[29], un grand commis doublé d’un tacticien habile ? Dans les affaires anglicanes, en tout cas, son rôle ne manqua pas de relief. Si, jusqu’à Ad Anglos, il est impossible de démêler son action de celle du pape, on le voit par la suite lutter contre l’influence grandissante des conservateurs, défendre la Revue anglo-romaine au grand dam de Merry del Val, soutenir l’action de Portal, de Lacey et de Puller auprès de la première commission d’enquête puis de la commission cardinalice, refuser enfin de s’associer à la condamnation des ordinations anglicanes. Pour un simple exécutant, c’est beaucoup et témoigne au moins d’une certaine distance par rapport à l’évolution tactique de Léon XIII. Tout se passe comme si ce ministre des Affaires étrangères, soucieux de renforcer la position diplomatique du Saint-Siège et de resserrer les relations entre le Vatican et le Royaume-Uni, avait gardé une attitude d’autant plus ouverte qu’il partageait moins le rêve de son maitre : sceptique quant à l’efficacité du rosaire et de la neuvaine du Saint-Esprit pour ramener les dissidents au bercail, il n’en aurait accordé que plus d’importance aux moyens humains, aux gestes qui détendent l’atmosphère et favorise la négociation, sinon le dialogue.
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Le problème, c’est que Rampolla a laissé Portal fonder l’Association et la Revue sans le prévenir de l’évolution du Vatican. Il est regrettable que le lazariste ait pu écrire au début de 1896 : « C’est dommage que nous n’ayons personne à Rome pour nous rendre bien compte de ce qui se fait là-bas [30]. » Les unionistes ont été victimes de cette tradition du secret qui a permis à tant de pionniers de se croire couverts par l’autorité alors que celle-ci instruisait déjà leur condamnation. Portal continuait à placer ses espérances dans un ministre qui avait préféré le laisser patauger, s’enferrer, s’enfermer dans un piège plutôt que de l’aider à s’en dégager au prix de quelques indiscrétions. » Régis Ladous, « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) », Cerf
Foin de considérations diplomatiques qui auraient guidé le cardinal Rampolla. En réalité, son attitude doit se comprendre comme celle d’un agent bien dissimulé de l’O.T.O., celle de la pièce maîtresse de la loge pour anéantir le Sacerdoce catholique.
L’abbé Portal sera par la suite durement sanctionné par le cardinal Merry del Val qui va le faire limoger de ses fonctions en 1906, en l’expulsant de la rue du Cherche-Midi où il sévissait.
L’abbé Portal sera même interdit de séjour à Paris entre juillet 1908 et janvier 1909.
Le cardinal Merry Del Val « attendit cinq ans avant de foudroyer Portal. Rien ne permet de suggérer qu'il ait joué un rôle dans les tentatives avortées de 1905 et de 1907. Il n'était pas homme à manquer son coup. Ce ne fut qu'après la publication d'une vie de L'Abbé Gustave Morel par Calvet qu'il sut qu'il tenait sa proie et qu'il pouvait l'expédier à coup sûr, sans que la manoeuvre sentît l'effort ou l'acharnement. En 1906, Portal avait lancé l'idée d'une collection de livres consacrés à l'«étude scientifique des différentes Églises chrétiennes»[24]. Pour inaugurer la série, il demanda à Calvet d'écrire une biographie qui sonnât comme un manifeste, celle de Morel. L'ouvrage fut écrit en six semaines, imprimé en quinze jours, et diffusé aussitôt, «Il fallait tout dire ou ne rien dire»[25]. Calvet dit tout, depuis Harnack jusqu'aux anglicans ; il cite beaucoup de lettres où Morel détaille le bien qu'il pense de certains hérétiques, d'autres où il critique durement la faiblesse des études ecclésiastiques dans l'Église catholique. »[31]
Cet abbé Portal, porté aux manœuvres secrètes et aux conjurations de toutes sortes se fera secrètement sacrer évêque[32] en 1918 puis en 1920. Il sera en quelque sorte un « père spirituel » pour le révolutionnaire Dom Beauduin, qui deviendra le relai des Anglicans lors des conversations de Malines en 1925.
Pour les lecteurs catholiques d’aujourd’hui, qui sont bien avertis de la subversion anglicane, de son but (la destruction du Sacerdoce sacrificiel catholique, et poartant, des sacrements valides) et de ses méthodes, la lecture de la biographie de l’abbé Portal est particulièrement instructive.
Nous recommandons à nos lecteurs de se procurer l’ouvrage de Régis Ladous aux éditions du Cerf et de bien analyser le parcours hors normes de ce prêtre lazariste qui fut au cœur du projet anglican de destruction de l’Eglise, et qui constitue un cas d’école pour observer et analyser les comportements des clercs infiltrés dans les organisations catholiques de la Tradition.
« Cette commission qui travailla en 1895, fut le fruit des manigances de l’abbé Portal, alors au début de sa carrière, et de Lord Halifax, un laïc anglican influent, haut dignitaire des hautes loges illuministe britanniques. Tous deux travaillaient dans la perspective de ce que l’on désigne par « l’Union des Eglises ». Ce concept, déjà formulé par Joseph de Maistre qui, en précurseur annonça le rôle moteur qui tiendrait les anglicans, fut développé par le pasteur anglican Pusey. Rappelons ici cette citation de Maistre qui est reprise dans les citations que place le pasteur anglican en en-tête de son ouvrage : Essays on the Re-Union of Christendom[6].
Traduction
Comte Joseph de Maistre : au sujet de l'Eglise d'Angleterre et de sa Ré-union à la Sainte Eglise.
"Si jamais les Chrétiens devaient se ré-unir, ainsi que toutes les considérations les plus sensées démontrent qu'il en irait de leur intérêt primordial, il apparaîtrait raisonnable de penser que ce mouvement devrait prendre son essor au sein de l'Eglise d'Angleterre....C'est la plus précieuse, et elle peut être considérée comme l'un de ces intermédiaire chimiques, qui sont de nature à réaliser une Union entre des éléments apparemment dissociables en eux-mêmes"
Ce plan énoncé par Joseph de Maistre, lui-même déjà très informé, allait être mené par les milieux anglicans avec ténacité et subtilité durant près de 150 ans. La suppression du rite traditionnel latin de consécration épiscopale le 18 juin 1968, et l’instauration d’un rite rendu volontairement invalide qui allait progressivement interrompre la succession apostolique fût l’aboutissement de leur œuvre.
Le cardinal Merry del Val avait le regard perçant, car il avait bien identifié le rôle joué par l’abbé Portal dans la tentative de manipulation de Léon XIII qui, providentiellement échoua en 1896.
« Une «haute personnalité romaine» le confia un jour au recteur Baudrillart : «Le cardinal Merry del Val ne pardonne pas à Monsieur Portal les ordinations anglicanes»[7] Régis Ladous
Il est vrai que l’abbé Portal, bien qu’ayant échoué en 1896, ne lâchait pas prise :
« Une lettre signée d'un «groupe de prêtres de Paris» le dénonça comme «suspect au point de vue de la foi» : il dirigeait une revue hétérodoxe, il n'acceptait pas la condamnation des ordinations anglicanes, il avait fondé une Société d'études religieuses avec des personnages aussi sulfureux que Le Roy ou Laberthonnière. » Régis Ladous » Extrait du communiqué du CIRS du 22 octobre 2006[34]
Et nous rappelons que le Dr Lee entretint des rapports très étroits avec l’archevêque ultra-libéral de Milan, Mgr Luigi Nazari di Calabiana, allant jusqu’à se faire sacrer évêque clandestinement par des évêques catholiques, afin de procéder à la création d’une sorte d’Eglise uniate secrète en Angleterre, en rassemblant des clercs anglicans qui auraient été sacrés secrètement évêques catholiques par lui.
« Rappelons les faits de cette consécration épiscopale qui fut organisée dans la foulée de l’envoi, visiblement imprudent, par le Pape Pie IX, d’une lettre dans laquelle ce dernier déclarait « bénir les prières pour la réunion de l’Eglise d’Angleterre, les Eglises orientales et l’Eglise catholique » que promouvait Ambrose Philipps de Lisle sur le principe de la Corporate Reunion (réunion en bloc des Anglicans avec l’Eglise catholique). Cette missive du Pape, sollicitée par Margret de Lisle, la fille d’Ambrose Philipps de Lisle, était datée du 13 mai 1877 et elle fut reçue par le Père Cesario Tondini di Quarenghi (Barnabite), prieur du monastère Mount Saint Bernard fondé par De Lisle sur ses terres en Angleterre :
« Le Patriarche catholique Romain de Venise, Mgr Domenicus Agostini, l’Archevêque catholique romain de Milan, Mgr Luigi Nazari di Calabiana (consacré le 12 avril 1847 par Mgr Mastaï-Ferretti qui était devenu Pape depuis le 16 juin 1846, moins d’un an plus tôt, sous le nom de Pie IX), ainsi que l’Abbé-Général de l’Ordo Mechitaristarum Venetiarum de l’île de Saint Lazare, à côté de Venise, l’Archevêque Ignatios Ghiurekian, un évêque Catholique Byzantin, qui procédèrent tous trois le 24 juin 1877 à Venise à une consécration catholique épiscopale secrète »
L’évêque consacré ainsi secrètement s’appelait Lee. Le fait est rapporté par le Dictionary of National Biography :
« il [Lee] fonda l’Ordre de la Corporate Reunion. Le but de cette société était de restaurer des ordres valides pour l’Eglise d’Angleterre, ordres valides que, pensait-on, elle avait perdus lors de la Réforme. C’est dans ce but que Lee fut consacré évêque par des prélats catholiques, dont les noms furent gardés — même à l’égard des members de l’‘Order’ — strictement secrets, à Venise ou dans ses environs au cours de l’été 1877 ; il prit alors le titre d’‘Evêque de Dorchester.’ Aussitôt revenu en Angleterre, il consacra évêques deux autres Anglicans dans la petite chapelle pastorale de Tous les Saints à Lambeth — le Rev. Thomas Wimberley Mossman, recteur de Torrington Est et Ouest, dans le Lincolnshire, en tant qu’‘Evêque de Selby,’ et le Dr. J. T. Seccombe, un laïc Anglican, en tant qu’‘Evêque de Caerleon.’ Dans cette même chapelle également, Lee et ses coadjuteurs réordonnèrent quelques clercs, en petit nombre, qui éprouvaient quelques doutes à propos de leurs ordres, et ils administrèrent la confirmation aux laïcs qui ressentaient ce genre de scrupules. Le ‘Magazine Réunion’ (1877-9) fut alors fondé par Lee, en vue de répandre les principes de l’Ordre. Quiconque était en relation avec l’Ordre de la Corporate Reunion était tenu au secret, et quelques six ou sept ans avant sa mort Lee détruisit tous les documents qui s’y rapportaient. » Voir l’annexe A
Ce fait est repris par Mark D. Chapman, un universitaire britannique : ‘The Fantasy of Reunion : The Rise and Fall of the Association for the Promotion of the Unity of Christendom’ publié par Journal of Ecclesiastical History, Vol. 58, No. 1, January 2007, de Cambridge[35]. Dans ce texte, que nous avons diffusé dans notre communiqué du 11 septembre 2008, Chapman reconnaît le fait de la consécration épiscopale clandestine de Lee à Venise en 1877 :
« Il produisit une longue étude sur la validité des ordinations Anglicanes[36], et peu de temps après s’occupa du bizarre projet de The Order for Corporate Reunion [37]qui semble à la fin avoir formé une Eglise Anglicane Uniate. Il fut secrètement consacré évêque en 1877 à Murano près de Venise, afin d’assurer la validité des ordinations Anglicanes[38]. Il est intéressant de noter que l’idée d’une Eglise Uniate d’Angleterre fut plus récemment proposée par Aidan Nichols, bien qu’il reconnaisse qu’une telle Eglise n’aurait jamais compté qu’une poignée de membres de l’Eglise d’Angleterre[39] »[40] Chapman » Extrait du communiqué du CIRS du 24 septembre 2008[41]
B.Persson révèle dans son document « The Order of Corporate Reunion » :
« Pour étudier l’établissement d’une église uniate, l’abbé Portal fonda et publia de 1904 à 1908 le successeur de la Revue Anglo-Romaine, la Revue Catholique des Églises, qui devait devenir le prototype d’Irénikon. Un article important de Régis Ladoux, Dom Lambert Beaduin et Monsieur Portal, a été publié dans la revue Veilleur avant l’aurore – Colloque Lambert Beauduin, Chevetogne 1978, p. 97-133. L’un des principaux domaines de la mission Lazariste française était l’ancienne Assyrie. La première mission commença en 1938 à Salmas, district situé à l’ouest du lac Urmiah (région de l’Azerbaïdjan actuel). C’est surtout par l’intermédiaire des Lazaristes français que fut fondée l’Église catholique chaldéenne. L’auteur de ces lignes a découvert récemment que c’est sous l’égide des Lazaristes français que Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma accomplissait ses visites en Europe et y procédait à des consécrations clandestines. Il était accompagné de Pierre Aziz Ho (1866-1937), Évêque de Salmas et Vicaire patriarcal (consacré le 15 août 1910 à Mossoul par Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma), qui prêta assistance à quelques consécrations au moins. Paul Bedjan (1838-1920), formé par les Lazaristes à Salmas, puis prêtre de l’Église catholique chaldéenne, joua un rôle important consistant à introduire en Europe les traditions de l’Église chaldéenne en y publiant des ouvrages religieux, notamment dans le domaine de la liturgie. L’auteur de ces lignes est extrêmement reconnaissant au très Rév. Dr Salvatore Cajozzo (Stockholm, Suède) de lui avoir communiqué de nombreuses informations d’initié portant sur les activités conduites au monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse/Chevetogne et datant de son passage à Chevetogne dans les années cinquante. Au sujet de ces consécrations clandestines, il déclare : « C’est un secret de Polichinelle » » B.Persson – Extrait du communiqué du CIRS du 24 septembre 2008[42]
En effet, dans son texte, B.Persson nous apprend que l’abbé Portal a été consacré deux fois évêque en 1918 et en 1920 :
« Portal, Fernand
1855.1926. Entre en 1874 dans la Congregatio Missionis (C.M.) (« les Lazaristes »). En 1880, ordonné prêtre de l’Église catholique de France. De 1880 à 1882, professeur à Oran. De 1882 à 1886, professeur à Cahors. En raison de sa mauvaise santé, passe un certain temps à Madère. De 1898 à 1906, supérieur du séminaire de l’université Saint-Vincent-de-Paul, à Paris. De 1909 à 1926, prêtre de la Congrégation de la Mission à Paris. En 1926, entre au monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse. Le 29 décembre 1918, consacré évêque par Mar Antoine (Lefébure). 7 novembre 1920, consacré par Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma, patriarche de l’Église catholique chaldéenne, assisté de Mar Antoine. De 1921 à 1925, membre de la commission des conversations de Malines. – Monographie : Hemmer, Hippolyte, Fernand Portal, 1855-1926 : Apostle of Unity, New York 1961 ; Ladous, Régis, M. Portal et les siens. Mission chrétienne et union des Églises, mémoire, Université de Lyon 1982. » Extrait du communiqué du CIRS du 24 septembre 2008[43]
Il semble, selon ce document, que l’abbé Portal, Lazariste (tout comme Bugnini), ait été secrètement sacré évêque à deux reprises et qu’il ait par la suite sacré à son tour :
« En 1926, entre au monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse. Le 29 décembre 1918, consacré évêque par Mar Antoine (Lefébure). 7 novembre 1920, consacré par Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma, patriarche de l’Église catholique chaldéenne, assisté de Mar Antoine. » B.Persson
« Avec le soutien de Petro di Maria, évêque titulaire d’Iconium, et d’Alexis Lépicier, évêque titulaire de Tarse[44] (l’un et l’autre de l’Église catholique), ainsi que de l’évêque William T. Manning (New York), de l’Église épiscopalienne protestante, Mar Antoine et l’abbé Portal consacrèrent Brooks le 4 mai 1925 à New York, et c’est en 1930 que fut officiellement fondée l’église uniate, à savoir l’Église épiscopalienne catholique[45] (The Holy Eastern Catholic and Apostolic Orthodox Church). » B.Persson
Il y est également révélé qu’à l’abbaye bénédictine « bi-ritualiste » d’Amay-sur-Meuze, fondée par le moine bénédictin, ancien agent de l’Intelligence Service, Dom Lambert Beauduin, avaient lieu des consécrations épiscopales clandestines et que la découverte de ces pratiques illégitimes et sacrilèges aient été la véritable raison de la décision de Pie XI d’exiler Dom Beauduin :
« Le monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse, situé en Belgique (diocèse de Liège), fut fondé en 1925 par Dom Lambert Beauduin (1873-1960), moine du monastère bénédictin de Mont César (Louvain, Belgique). Depuis 1927, il publie la revue trimestrielle Irénikon. L’abbé Portal, qui s’occupait alors, à Paris, de créer une église uniate, noua des liens avec lui. Ce monastère devint alors le centre d’un travail clandestin visant à l’établissement de cette église uniate, et des contacts furent noués avec l’Église catholique chaldéenne, église uniate du Proche-Orient dont le patriarche, Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma (1852-1847), devait consacrer de nombreux évêques, parmi lesquels l’abbé Portal[46]. Comme ces consécrations avaient été faites sans l’approbation du Saint-Siège, le patriarche fut réprimandé, et le monastère excommunié pour de nombreuses années. En 1939, le monastère déménagea à Chevetogne (diocèse de Namur, Belgique), son site actuel. » B.Persson
Ce texte de Persson révèle aussi les origines Rosicruciennes de ce mouvement clérical « œcuménique » de consécrations clandestines (citations) :
« Pour situer dans une large perspective le contexte de l’Order of Corporate Reunion (O.C.R.), il est peut-être judicieux de commencer par fournir l’historique du principe des sociétés religieuses.
Ce principe tire ses origines des ordres monastiques et des sociétés de la Societas Rosicruciana primitive[47]. Dans The Country Parson’s Advice to His Parishioners (Les conseils du pasteur de campagne à ses paroissiens), publié en 1680, on trouve la définition suivante :
« Si les hommes de bien de l’Église veulent s’unir dans les différentes parties du royaume, s’organisant en amicales et s’engageant les uns envers les autres, dans leurs sociétés respectives, à s’entraider de toutes les bonnes manières chrétiennes, ce sera là le moyen le plus efficace de restituer à notre Chrétienté putrescente sa vie et sa vigueur primitives, ainsi que de soutenir notre église, qui tangue et qui sombre. »
Ce principe des sociétés religieuses est à l’origine de bien des activités. En Angleterre, on voit naître ainsi la Society for Promoting Christian Knowledge (ou SPCK : Société pour la promotion de la connaissance chrétienne), fondée en 1698[48], et la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts (Société pour la propagation de l’Évangile à l’étranger), fondée en 1701 ; on assiste également à la publication à Londres, en 1712, du livre du Dr Josiah Woodward : Account of the Rise and Progress of the Religious Societies in the City of London (Compte rendu de l’essor et des progrès des sociétés religieuses dans la ville de Londres). Cet ouvrage, traduit très tôt en allemand, fit grande impression sur le professeur August Hermann Francke (1663-1727), de l’Université de Halle. » B.Persson - Extrait du communiqué du CIRS du 24 septembre 2008[49]
B.Persson dévoile la carrière ecclésiastique souterraine de l’abbé Portal, qui, de la Revue Anglo-Romaine aux « conversations de Malines », traverse trois décennies et se poursuit en dépit de la sanction par le cardinal Merry del Val.
La vision de l’abbé Portal et de Lord Halifax
« Le débat sur l’Order of Corporate Reunion donna lieu à l’expression d’opinions diverses au sein du mouvement anglo-catholique. À la mort du Rév. Edward Bouverie Pusey (1800-1882), qui était le grand idéologue de l’anglo-catholicisme, le Rév. Charles Lindley Wood, connu à partir de 1885 sous le nom vicomtal de Lord Halifax (1839-1934), devint son successeur de fait. Durant l’hiver 1889-1890, à Madère, il rencontra par hasard l’abbé Portal, professeur au Séminaire de Cahors, en France, qui lui laissa entendre que la reconnaissance des ordres anglicans devrait constituer la première étape d’un processus de réunification entre l’Église d’Angleterre et l’Église catholique. C’est cette rencontre qui donna à Lord Halifax la vision globale de l’unité de l’Église.
Près de vingt ans plus tard, le 24 janvier 1921, soit avant les conversations de Malines, l’abbé Portal écrivit au cardinal Désiré Joseph Mercier (1851-1926), archevêque de Malines (Mechelen), en Belgique :
« La question des Saints Ordres a été retenue comme offrant aux Anglicans et aux Catholiques une base appropriée pour se réunir et discuter, non seulement de la validité des Ordres Anglicans, mais aussi d’autres problèmes qui les séparent. En ce qui concerne les Saints Ordres, on s’est mis d’accord sur certains principes essentiels correspondant chacun à une nécessité : la transmission ininterrompue, la suffisance de la matière et de la forme et l’intention de faire ce que fait l’Église. J’ai pensé qu’il existait assez de points de contact pour qu’on puisse discuter de la question avec profit. Il n’était pas vraiment nécessaire de parvenir à une conclusion définitive sur la validité des Ordres Anglicans : cela pouvait être laissé pour la fin, après que tous les problèmes auront été discutés. »
Dans le cadre stratégique de ce débat, l’abbé Portal a publié en France, en 1895-1896, La Revue Anglo-Romaine, à laquelle contribuaient des rédacteurs catholiques et anglicans, ainsi qu’une étude des Ordres Anglicans intitulée Les Ordinations Anglicanes[50] ; dans les deux cas, il a été aidé de l’abbé Louis-Marie-Olivier Duchesne (1843-1922)[51]. Au début de 1895, Lord Halifax et l’abbé Portal obtinrent deux audiences avec le pape Léon XIII, qui, dans sa lettre du 22 avril 1895 Ad Anglos, envisage avec faveur la réunion des deux églises. Les débats aboutirent à l’élaboration d’un document par une commission composée de représentants des deux parties, Dissertatio Apologetica de Hierarchia Anglicana, qui fut présenté au pape Léon XIII. Mais le cardinal Herbert Vaughan (1832-1903), l’archevêque de Westminster et son principal assistant, Dom Francis Neil Aidan Gasquet (1846-1929) s’étaient précipités à Rome pour y mener campagne contre les travaux de cette commission. Vaughan fit savoir qu’il n’acceptait pas d’ingérence française dans son ressort. Il déclara également que l’anglo-catholicisme était inspiré par Satan. La rencontre avec le pape Léon XIII devait aboutir à l’encyclique papale Apostolicæ Curæ du 13 septembre 1896, qui déclarait les ordinations anglicanes « absolument vaines et entièrement nulles ». Cette condamnation des ordres anglicans ne refroidit cependant pas Lord Halifax et l’abbé Portal dans leur lutte pour la réunification, fondée sur la vision d’une église uniate de l’Église d’Angleterre[52].
Lettre de l’abbé Portal du 5 octobre 1896 à Lord Halifax :
« Notre première pensée a été pour vous et vos amis d’Angleterre : Puller, Lucey, etc. Pauvres amis, qui ont été si bons, si généreux, si loyaux. Il n’y a rien d’autre à faire que d’incliner la tête et de garder le silence. Je n’apprends rien à personne. En outre, le coup est si rude et la peine si vive que j’en reste muet.
« Puisse Notre-Seigneur avoir pitié de nous. Puisse-t-il du moins nous accorder la consolation de constater de nos propres yeux que nous n’avons pas fait plus de mal que de bien. Vous et les vôtres avez montré trop de foi et d’abnégation pour que vos louables actes et sacrifices de toutes sortes puissent se perdre. Ils contribueront immensément au salut de nos âmes, et aussi (j’espère contre tout espoir) à la réunification. »
Lord Halifax répondit à l’abbé Portal, dans une lettre du 21 septembre 1896 :
« Votre lettre m’emplit les yeux de larmes ; mais elle me fait un bien inexprimable. Assurément, c’est l’amour des âmes qui nous a motivés : nous n’avons songé à rien d’autre. Puisse quelque chose être fait pour mettre fin aux divisions entre ceux qui aiment Notre-Seigneur Jésus-Christ, ces divisions qui écartent tant d’âmes de Lui, afin que communiant aux mêmes autels, ceux qui s’aiment les uns les autres puissent s’aimer davantage encore…
« Nous avons tenté d’accomplir une tâche que Dieu inspirait, j’en suis convaincu. Nous avons échoué, pour le moment ; mais si Dieu veut que cette tâche soit accomplie, Sa volonté sera faite, et s’Il permet notre ruine, c’est peut-être parce qu’Il entend agir Lui-même. Ce n’est pas un rêve, c’est aussi certain que jamais. Il est des amertumes qui valent toutes les joies de la terre, et je préfère des milliers de fois souffrir avec vous dans la défense d’une telle cause que de triompher avec le monde entier. Votre lettre m’est plus précieuse que je ne saurais le dire. Douleur partagée est à demi soulagée ; toutefois, je sais que si nous souffrons, vous souffrez davantage encore, et c’est cette pensée qui me fait le plus mal. »
Les conversations de Malines
La vision commune de l’abbé Portal et de Lord Halifax devait susciter entre 1921 et 1925 à Malines (Mechelen), en Belgique, une série de quatre conversations entre délégués anglicans et délégués catholiques. Les premiers initiateurs en furent le cardinal Mercier et Lord Halifax. Pour l’Église d’Angleterre, y participèrent : Lord Halifax ; le Dr, J. Armitage Robinson, Doyen de Wells ; l’évêque Walter H. Frere, de Truro ; l’évêque émérite Charles Gore (évêque d’Oxford de 1911 à 1919) ; le Dr Beresford J. Kidd, Supérieur du Keble College. Pour l’Église catholique, y participèrent : le cardinal Mercier ; Mgr Josef-Ernst von Roey, vicaire général de Malines ; l’abbé Portal, de la Congrégation de la Mission[53], Paris ; Mgr Pierre Batiffol, doyen de Notre-Dame, Paris ; l’abbé Hippolyte Hemmer, curé de la Sainte-Trinité, Paris. Au cours de la dernière conversation, les catholiques évoquèrent la possibilité que l’Église d’Angleterre soit une église uniate de l’Église catholique, avec l’archevêque de Canterbury comme patriarche, mais la discussion sur ce point prit fin avec la mort du cardinal Mercier et de l’abbé Portal[54], en 1926. »
Le monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse
Le monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse, situé en Belgique (diocèse de Liège), fut fondé en 1925 par Dom Lambert Beauduin (1873-1960), moine du monastère bénédictin de Mont César (Louvain, Belgique). Depuis 1927, il publie la revue trimestrielle Irénikon. L’abbé Portal, qui s’occupait alors, à Paris, de créer une église uniate, noua des liens avec lui. Ce monastère devint alors le centre d’un travail clandestin visant à l’établissement de cette église uniate, et des contacts furent noués avec l’Église catholique chaldéenne, église uniate du Proche-Orient dont le patriarche, Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma (1852-1847), devait consacrer de nombreux évêques, parmi lesquels l’abbé Portal[55]. Comme ces consécrations avaient été faites sans l’approbation du Saint-Siège, le patriarche fut réprimandé, et le monastère excommunié pour de nombreuses années. En 1939, le monastère déménagea à Chevetogne (diocèse de Namur, Belgique), son site actuel.
La croissance de l’Église épiscopalienne apostolique
De 1921 à 1923, le Rév. Arthur Wolfort Brooks fut professeur d’interprétation de la Bible anglaise et secrétaire du séminaire théologique grec Saint-Athanase à Astoria (Long Island, New York). C’était un pasteur anglo-catholique de l’Église épiscopalienne protestante. Le séminaire fut fondé en 1921 par l’évêque Alexander, de Rhodostolon, archidiocèse orthodoxe grec d’Amérique du Nord et du Sud, avec comme doyen l’archimandrite Philaretos Iohannidos (futur évêque de Chicago[56]. C’est là que Brooks rencontra son futur consécrateur, Mar Antoine (Lefébure), ami intime de l’abbé Portal appartenant à l’Ordo Antonianus S. Hormisdae Chaldaeorum[57]. Mar Antoine poursuivait avec Brooks un objectif commun : concrétiser la vision d’une église uniate. Avec le soutien de Petro di Maria, évêque titulaire d’Iconium, et d’Alexis Lépicier, évêque titulaire de Tarse[58] (l’un et l’autre de l’Église catholique), ainsi que de l’évêque William T. Manning (New York), de l’Église épiscopalienne protestante, Mar Antoine et l’abbé Portal consacrèrent Brooks le 4 mai 1925 à New York, et c’est en 1930 que fut officiellement fondée l’église uniate, à savoir l’Église épiscopalienne catholique[59] (The Holy Eastern Catholic and Apostolic Orthodox Church). » Extrait du communiqué du CIRS du 24 septembre 2008[60]
L’affaire des ordinations anglicanes de 1896 met en jeu les acteurs majeurs de la subversion de l’Eglise catholique : le cardinal Rampolla, membre de l’O.T.O., Mgr Gasparri (futur assassin des Cristeros mexicains), le lazariste Portal, agent de terrain des anglicans (et sorte de « saint Jean-Baptiste » du révolutionnaire Dom Beauduin), et les réseaux anglicano-Rose+Croix qui pilotent le plan séculaire de destruction du Sacerdoce sacrificiel catholique.
Nous allons poursuivre nos révélations et mettre le projecteur sur une action théologique éminemment subversive qui, cent ans plus tard, trouve son prolongement et sa réactivation par Mgr Fellay à la tête de la FSSPX, comme nous allons le découvrir.
Cette découverte stupéfiante ne fut pas la moindre de nos surprises dans nos recherches.
Comité international Rore Sanctifica
ANNEXE 1 — La lettre de Léon XIII du 5 novembre 1896
au Cardinal Richard sur l'Autorité de la bulle Apostolicæ Curæ
Certains théologiens ont incliné, tout d’abord, à soutenir l’argument selon lequel l’absence de certaines expressions habituelles dans le libellé de l’encyclique démontrait à l’évidence que le Saint-Père ne pouvait avoir eu l’intention d’user de tout son pouvoir et que les catholiques étaient donc légitimement fondés à minimiser autant que possible la force de son propos. Mais le Pape Léon XIII a ensuite exposé très clairement son intention dans la lettre suivante au Cardinal Richard, publiée dans les Acta Sanctae Sedis.
« À l’attention de Notre Fils bien-aimé, le Cardinal François-Marie Richard, Archevêque de Paris.
« Bien-aimé Fils, recevez Nos salutations et Notre bénédiction apostolique.
« Attaché que Nous sommes, de par Notre office, à la religion et au salut éternel des âmes, notamment parmi les Anglais, Nous avons publié il y a peu, ainsi que vous le savez, la Constitution apostolique Apostolicæ Curæ. Notre intention, par là, était d’émettre un jugement définitif et de régler absolument la plus grave question relative aux Ordres anglais, que Nos prédécesseurs avaient du reste légalement définie, mais qui fut ainsi entièrement réexaminée de par Notre indulgence. Et Nous l’avons fait avec des arguments d’un tel poids, ainsi qu’en des termes si clairs et porteurs d’une telle autorité qu’aucun homme prudent et d’esprit droit ne peut entretenir le plus petit doute sur Notre jugement, afin que tous les catholiques soient tenus de recevoir ce dernier avec le plus grand respect, comme réglant et déterminant la question sans la moindre possibilité d’appel.
Il Nous faut cependant reconnaître que certains catholiques n’ont pas réagi ainsi, ce qui n’a pas été pour Nous une cause de mince chagrin. Cela vaut en particulier pour un journal publié à Paris, La Revue Anglo-Romaine, et c’est pourquoi Nous vous écrivons en ce jour. Parmi les rédacteurs de cet organe, il en est qui, au lieu de défendre et d’illustrer Notre Constitution, s’efforcent au contraire de l’affaiblir en la présentant comme superflue. D’où vous pouvez voir qu’il n’est rien dans ce que soulignent ces rédacteurs qui ne soit parfaitement conforme à Nos déclarations ; en conséquence de quoi le journal en question ferait mieux de mettre fin à de telles remarques et de garder le silence, au lieu de soulever des difficultés contre ces excellentes déclarations et décisions.
« Contrairement à certains Anglais dissidents de la religion catholique, qui Nous avaient demandé avec des apparences de sincérité quelle était la vérité concernant leurs ordinations, mais qui ont ensuite reçu celle-ci dans un esprit très différent lorsque Nous la leur avons dite devant Dieu, il va de soi que les catholiques dont Nous avons parlé – au moins tous ceux d’entre eux qui sont des hommes religieux – devraient discerner où est leur devoir. En effet, il n’est plus juste ni convenable de leur part de participer ou d’apporter leur concours de quelle manière que ce soit aux projets de ces gens, car ce faisant, ils nuiraient grandement à l’expansion qu’ils souhaitent voir prendre à la religion.
« En conséquence de quoi Nous confions volontiers ces graves questions, bien-aimé Fils, à votre prudence et à votre sagesse éprouvées, et en augure des dons Divins ainsi que pour preuve de Notre spéciale bonne volonté à votre endroit, Nous vous donnons avec affection Notre bénédiction apostolique.
« Fait à Rome, à Saint-Pierre, le cinquième jour de novembre 1896, en la neuvième année de Notre pontificat. »
Pape Léon XIII
ANNEXE 2 — La biographie de l’abbé Portal par Régis Ladoux (1985)
Monsieur
Portal et les siens
1855-1926
Par Régis Ladous
Préface d’Émile Poulat
Paru en : Janvier 1985
Résumé :
Disciple de Newman, ami de Teilhard de
Chardin et de Lord Halifax, père spirituel d’Antoine Martel, Pierre Pascal,
Jean Guitton, Yves Congar, Monsieur Portal fut un « homme-réseau » et
un « vrai passe-muraille » (E. Poulat). Ce papiste des Cévennes
compte parmi les précurseurs de l’œcuménisme catholique ; ce lazariste
sans diplôme a su regrouper autour de lui les « tala » de la rue
d’Ulm ; ce clerc intransigeant fut l’agent du plus anticlérical de nos
grands hommes d’État, Clemenceau, et publia Loisy ; ce prêtre de plume
trouvait sa paix au service des enfants illettrés...
Par-delà cette multiplicité foisonnante et paradoxale, la vie de Monsieur
Portal s’ordonne autour d’une question qu’il a été l’un des premiers à poser
avec netteté : faut-il s’efforcer de reconstruire une cité catholique, ou ne
plus songer qu’à l’animation chrétienne d’une société sécularisée et
pluraliste ? Ses rencontres œcuméniques, son expérience de la crise
moderniste et sa découverte de la déchristianisation des quartiers populaires
l’ont conduit à choisir la deuxième voie. Pour finir, il estimait que l’Église
ne devait porter aucun projet de société, ne favoriser aucune force politique,
ne contrôler aucune science, fût-ce l’exégèse.
Alerte et rigoureuse, cette biographie retrace la naissance d’un nouveau
catholicisme libéral : non plus celui des notables toujours prompts à
faire taire les prêtres trop remuants, mais celui des chrétiens militants au
sein d’un monde devenu étranger à leur foi.
Collaboration : Émile Poulat
Table des Matières
PRÉFACE .................................................................................................................................................. 7
AVANT–PROPOS .................................................................................................................................... 17
PROLOGUE .............................................................................................................................................. 21
Première partie
DANS L’ORBE DE LÉON XIII
Chapitre I : La rencontre ............................................................................................................................ 47
Chapitre II : Fernand Dalbus ..................................................................................................................... 55
Chapitre III : Naissance d’un réseau .......................................................................................................... 67
Chapitre IV : L’intervention romaine ......................................................................................................... 77
Chapitre V : La campagne anglo-romaine .................................................................................................. 91
Chapitre VI : La montée des forces hostiles .............................................................................................. 105
Chapitre VII : Le désaveu .......................................................................................................................... 119
Chapitre VIII : L’attente ............................................................................................................................ 129
Deuxième partie
AU CHERCHE-MIDI
I. RÉFORME DE L’ÉGLISE
Chapitre I : Le séminaire Saint-Vincent-de-Paul : situation ....................................................................... 145
Chapitre II : Le séminaire Saint-Vincent-de-Paul : enseignement ............................................................. 155
Chapitre III : Fondations ........................................................................................................................... 169
Chapitre IV : Le réseau catholique : les Français ....................................................................................... 183
Chapitre V : Le réseau catholique : les étrangers ....................................................................................... 199
II. UNITÉ DE L’ÉGLISE
Chapitre VI : Le séminaire de l’union des Églises ..................................................................................... 209
Chapitre VII : Chrétiens séparés d’Angleterre et d’Amérique .................................................................. 217
Chapitre VIII : Orthodoxes ....................................................................................................................... 231
Chapitre IX : Protestants de France et d’Allemagne ................................................................................. 249
Chapitre X : L’unionisme portalien ............................................................................................................ 257
Chapitre XI : La destitution ....................................................................................................................... 269
Troisième partie
RUE DE GRENELLE
I. JAVEL
Chapitre I : 14, rue de Grenelle .................................................................................................................. 285
Chapitre II : Madame Gallice ..................................................................................................................... 289
Chapitre III : Fondation de la communauté ............................................................................................... 301
Chapitre IV : Visages de la communauté ................................................................................................... 309
II. RUE D’ULM
Chapitre V : Du Sillon au groupe tala ........................................................................................................ 319
Chapitre VI : La survie ............................................................................................................................... 331
Chapitre VII : Monsieur Portal dans ses entretiens .................................................................................... 337
Chapitre VIII : Le milieu ulmien ................................................................................................................ 349
III. DE LA SAINTE RUSSIE AU PAYS DES SOVIETS
Chapitre IX : L’unionisme dans les catacombes ........................................................................................ 369
Chapitre X : Kiev ....................................................................................................................................... 377
Chapitre XI : Servir la République ............................................................................................................. 387
IV. MALINES
Chapitre XII : Préhistoire ........................................................................................................................... 405
Chapitre XIII : Le fait accompli ................................................................................................................ 413
Chapitre XIV : Portal à Malines ................................................................................................................. 427
Quatrième partie
L’HÉRITAGE
Chapitre I : L’héritage en péril ................................................................................................................... 445
Chapitre II : L’héritage assumé .................................................................................................................. 457
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 479
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................... 497
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. 501
INDEX DES NOMS PROPRES .............................................................................................................. 503
TABLE DES MATIÈRES ......................................................................................................................... 519
Fin du communiqué du 4 novembre 2010 du Comité international Rore Sanctifica
Ce communiqué peut être téléchargé depuis le site http://www.rore-sanctifica.org
[1] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2006/RORE-2006-10-22-FR_Communique-2006-10-22_La_Destitution_de_l_abbe_Portal.pdf
[2] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-09-24_Sacre_de_Mgr_Lee.pdf
[3] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2010/RORE_Communique-2010-11-01_Soutien_de_Rampolla_a_abbe_Portal.pdf
[4] Qui devint même, rappelons-le, Secrétaire d’Etat du Pape Léon XIII, c'est-à-dire le numéro 2 de la Sainte Eglise catholique, et faillit être élevé au Suprème Pontificat à la mort de ce dernier au conclave de 1903.
[5] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
[6] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-communiques/communique_(2008-09-11)-APUC/RORE_Communique-2008-09-11_APUC.pdf
[7] http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-09-16-A-00-Rampolla-precurseur_de_Ratzinger.pdf
[9] http://www.virgo-maria.org/articles/2010/VM-2010-08-22-A-00-Russie-Enjeux_religieux_et_politiques.pdf
[10] « Monsieur Portal et les siens (1855-1926) » - p61 - Régis Ladous, Editions du Cerf – Préface d’Emile Poulat
[11] Halifax à Portal, 3 sept. 1892.
[12] Portal à Halifax, 5 juin 1891.
[13] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2010/RORE_Communique-2010-11-01_Soutien_de_Rampolla_a_abbe_Portal.pdf
[14] John Jay Huours, Absolutely Null and Utterly Void, p. 191.198.
[15] Les épreuves de cet article inédit se trouvent dans les Papiers Portal.
[16] H. Hemmer, Monsieur Portal, p. 95.
[17] Jacques Chevalier au R.P. Congar, note sur le P. Portal, 7 juillet 1945.
[18] Portal à Halifax, 19 sept. et 28 oct. 1896.
[19] Tavernier à Portal, 29 sept. 1896.
[20] Tavernier à Portal, oct. 1896.
[21] Portal à Halifax, 19 oct. 1896.
[22] Lettre citée dans B. Neveu, « Lettres de Mgr Duchesne à A. Loisy et à F. von Hügel. », Mélanges de l’École française de Rome, 84, 1972, p. 582.
[23] B. Neveu, op. cité., p. 291.292.
[24] Loisy, Choses passées, p. 173.
[25] Portal, Notes sur Loisy, manuscrit, Papiers Portal.
[26] Portal à Halifax, oct. 1896.
[27] Lettre reproduite dans Le Correspondant, 152, 1897, p. 527-529.
[28] Portal à Halifax, nov. 1896.
[29] R. Aubert, Nouvelle Histoire de l'Église, Paris, 1975, p. 16 et 695.
[30] Portal à Halifax, 9 mars 1896.
[31] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2006/RORE-2006-10-22-FR_Communique-2006-10-22_La_Destitution_de_l_abbe_Portal.pdf
[32] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
[33] Lui aussi secrètement sacré évêque catholique, et membre de la société secrète cléricale de l’OCR, Order of Corporate Reunion : http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-09-24_Sacre_de_Mgr_Lee.pdf
[34] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2006/RORE-2006-10-22-FR_Communique-2006-10-22_La_Destitution_de_l_abbe_Portal.pdf
[35] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-communiques/communique_(2008-09-11)-APUC/RORE_Communique-2008-09-11_APUC.pdfhttp://journals.cambridge.org/action/displayAbstract;jsessionid=0DB75B89E51DFDE8D7DD607084AF0C87.tomcat1?fromPage=online&aid=649812
[36] Brandreth, Lee, 111Voir The validity of the holy orders of the Church of England, maintained and
vindicated, both theologically and historically, London 1869.
[37] Pawley, Faith, 380–4. See also Stuart, ‘Roman Catholic reactions’, 191–202.
[38] Brandreth, Lee, ch. vi.
[39] Aidan Nichols, The panther and the hind, Edinburgh 1993, 177–80.
[40] http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/01-publications_de_rore_sanctifica/rore_sanctifica-communiques/communique_(2008-09-11)-APUC/RORE_Communique-2008-09-11_APUC.pdf
[41] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
[42] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
[43] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
[44] Lettre du 23 octobre 1987, n° 17.571, de l’Archivio Segreto Vaticano à l’auteur de ces lignes. Voir aussi Persson, Bertil, An Apostolic Episcopal Ministry, Archbishop Arthur W Brooks and Christ’s Church By-The-Sea in Memory and Inspiration, Phoenix 1992;
[45] Brooks cité dans la lettre du 19 novembre 1962 adressée par Mar Philippus (Abbinga) au Rév. Henry R. T. Brandreth et aujourd’hui en possession de l’institut St. Ephrem.
[46] Pour étudier l’établissement d’une église uniate, l’abbé Portal fonda et publia de 1904 à 1908 le successeur de la Revue Anglo-Romaine, la Revue Catholique des Églises, qui devait devenir le prototype d’Irénikon. Un article important de Régis Ladoux, Dom Lambert Beaduin et Monsieur Portal, a été publié dans la revue Veilleur avant l’aurore – Colloque Lambert Beauduin, Chevetogne 1978, p. 97-133. L’un des principaux domaines de la mission Lazariste française était l’ancienne Assyrie. La première mission commença en 1938 à Salmas, district situé à l’ouest du lac Urmiah (région de l’Azerbaïdjan actuel). C’est surtout par l’intermédiaire des Lazaristes français que fut fondée l’Église catholique chaldéenne. L’auteur de ces lignes a découvert récemment que c’est sous l’égide des Lazaristes français que Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma accomplissait ses visites en Europe et y procédait à des consécrations clandestines. Il était accompagné de Pierre Aziz Ho (1866-1937), Évêque de Salmas et Vicaire patriarcal (consacré le 15 août 1910 à Mossoul par Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma), qui prêta assistance à quelques consécrations au moins. Paul Bedjan (1838-1920), formé par les Lazaristes à Salmas, puis prêtre de l’Église catholique chaldéenne, joua un rôle important consistant à introduire en Europe les traditions de l’Église chaldéenne en y publiant des ouvrages religieux, notamment dans le domaine de la liturgie. L’auteur de ces lignes est extrêmement reconnaissant au très Rév. Dr Salvatore Cajozzo (Stockholm, Suède) de lui avoir communiqué de nombreuses informations d’initié portant sur les activités conduites au monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse/Chevetogne et datant de son passage à Chevetogne dans les années cinquante. Au sujet de ces consécrations clandestines, il déclare : « C’est un secret de Polichinelle ».
[47] La Societas Rosicruciana primitive fut fondée en 1188 à la suite d’une réunion de chevaliers organisée dans le château d’Agini, à Gisors (France). À ses débuts, c’était une société secrète politiquement indépendante vouée au développement de la science. Parmi ses membres les plus érudits ont figuré John Dee (1527-1608), Francis Bacon (1561-1626) et Johann Amos Comenius (1592-1670). Le pasteur luthérien Valentin Andreae (1586-1654) créa en Allemagne, en 1618 et 1619, plusieurs sociétés rosicruciennes indépendantes, et en 1645, des rosicruciens fondèrent à Londres la Royal Society. Il est peut-être intéressant de noter que Comenius, qui était aussi évêque d’Unitas Fratrum, a élaboré une pédagogie qui devait s’avérer fondamentale pour tout l’enseignement ultérieur. C’est dans Didactica Magna, en 1657, qu’il a soutenu ses idées pédagogiques. Au sujet de la Societas Rosicruciana, voir Peter Dawkins, Francis Bacon, Herald of the New Age, Warwickshire 1997 ; Christopher McIntosh, The Rosicrucians, Northamptonshire 1987 ; Frances A. Yates, The Rosicrucian Enlightenment, Londres 1986. L’auteur de la présente brochure renvoie également à ses nouvelles recherches, en cours d’impression : Bertil Persson, Some Scientific Glimpses of the Original Knights Templar, MS, St. Ephrem’s Institute, Solna 1992.
[48] The Church of England yearbook 2000 (Almanach 2000 de l’Église d’Angleterre), p. 206 : « La SPCK, qui est la plus ancienne institution missionnaire anglicane, vise à soutenir l’action de l’Église dans chaque partie du monde par la production et la diffusion de littérature chrétienne et d’autres ressources de communication. »
[49] http://www.rore-sanctifica.org/etudes/2008/RORE_Communique-2008-10-21_Ordre_de_la_Corporate_Reunion.pdf
[50] La Revue Anglo-Romaine a publié cinquante et un numéros de novembre 1895 à novembre 1896. Les Ordinations Anglicanes ont paru à Arras en 1894 sous le pseudonyme Fernand Dalbus.
[51] Proche ami de Mathew, qui – francophone de naissance – a traduit en anglais certains de ses ouvrages (voir l’entrée bibliographique relative à Mathew). Duchesne était un esprit radical faisant des recherches sur l’histoire de l’Église, dont il a révélé de nombreuses iniquités, ce pourquoi certains de ses livres ont été placés à l’Index Librorum Prohibitorum.
[52] Hugues J J a écrit des ouvrages faisant autorité sur la question : Absolutely Null and Utterly Void, Londres & Sydney 1969, Stewards of the Lord, Londres 1970. Très importants aussi sont les livres des auteurs suivants : Lord Halifax, Leo XIII and Anglican Orders, Londres 1912 ; Lacey, T A, A Roman Diary and Other Documents relating to the Papal Inquire into English ordinations, Green 1910 ; Lockhart, J G, Charles Lindley, Viscount Halifax, Vol. I Londres 1935, Vol. II Londres 1936. Il est intéressant également de noter que dès le début du vingtième siècle, les ordres anglicans furent reconnus des églises orthodoxes byzantines suivantes : Le Patriarcat œcuménique de Constantinople en 1923, le Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem en 1923, L’Église orthodoxe de Chypre en 1923, le Patriarcat orthodoxe grec d’Alexandrie en 1930 et l’Église orthodoxe roumaine en 1936. Patriarchate Bucaresti. Ref. Amzar. D C, Die orthodoxe Kirche und die Wiedervereinigung der Kirchen in Kyrios, 1966, p. 197.
[53] Elle appartenait à la Congregatio Missionis (C.M.) (« Lazaristes » ou « Vincentiens »), fondée en 1625 par saint Vincent de Paul. L’abbé Portal y entra en 1874.
[54] Le rapport final fut publié le 19 janvier 1928, The Conversations of Malines, 1921-1925, Réf. The Malines Conversations, Chapitre LXXIX, p. 1254-1302 in Bell, G K A, Randall Davidson, Archbishop of Canterbury, Vol. II, Londres 1935 ; Bivort de la Saudée, Jacques de, Documents sur le Problème de l’union Anglo-Romaine, 1921-1927 : Anglicans et Catholiques, Paris 1949.
[55] Pour étudier l’établissement d’une église uniate, l’abbé Portal fonda et publia de 1904 à 1908 le successeur de la Revue Anglo-Romaine, la Revue Catholique des Églises, qui devait devenir le prototype d’Irénikon. Un article important de Régis Ladoux, Dom Lambert Beaduin et Monsieur Portal, a été publié dans la revue Veilleur avant l’aurore – Colloque Lambert Beauduin, Chevetogne 1978, p. 97-133. L’un des principaux domaines de la mission Lazariste française était l’ancienne Assyrie. La première mission commença en 1938 à Salmas, district situé à l’ouest du lac Urmiah (région de l’Azerbaïdjan actuel). C’est surtout par l’intermédiaire des Lazaristes français que fut fondée l’Église catholique chaldéenne. L’auteur de ces lignes a découvert récemment que c’est sous l’égide des Lazaristes français que Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma accomplissait ses visites en Europe et y procédait à des consécrations clandestines. Il était accompagné de Pierre Aziz Ho (1866-1937), Évêque de Salmas et Vicaire patriarcal (consacré le 15 août 1910 à Mossoul par Maran Mar Yosif Emmanuel II Thoma), qui prêta assistance à quelques consécrations au moins. Paul Bedjan (1838-1920), formé par les Lazaristes à Salmas, puis prêtre de l’Église catholique chaldéenne, joua un rôle important consistant à introduire en Europe les traditions de l’Église chaldéenne en y publiant des ouvrages religieux, notamment dans le domaine de la liturgie. L’auteur de ces lignes est extrêmement reconnaissant au très Rév. Dr Salvatore Cajozzo (Stockholm, Suède) de lui avoir communiqué de nombreuses informations d’initié portant sur les activités conduites au monastère bénédictin d’Amay-sur-Meuse/Chevetogne et datant de son passage à Chevetogne dans les années cinquante. Au sujet de ces consécrations clandestines, il déclare : « C’est un secret de Polichinelle ».
[56] The Orthodox Catholic Review, 1927, n° 3, p. 118.
[57] Cet ordre fut fondé en 1808 au couvent de Rabban Hormix, en Iran, par l’abbé Gabriel Dambo (assassiné en 1832). Sa constitution fut approuvée par le pape Grégoire XVI le 26 septembre 1845 (cf. Regula et constitutiones monachorum Chaldaeorum ordinis S. Antonii Abbatis congregationis S. Hormisdae in Mesopotamia, Rome 1898 ; Stéphane Bello, La fondation de la congrégation des moines de S. Hormisdas et l’histoire de l’Église chaldéenne dans la première moitié du XIXe siècle, Rome 1939.
[58] Lettre du 23 octobre 1987, n° 17.571, de l’Archivio Segreto Vaticano à l’auteur de ces lignes. Voir aussi Persson, Bertil, An Apostolic Episcopal Ministry, Archbishop Arthur W Brooks and Christ’s Church By-The-Sea in Memory and Inspiration, Phoenix 1992;
[59] Brooks cité dans la lettre du 19 novembre 1962 adressée par Mar Philippus (Abbinga) au Rév. Henry R. T. Brandreth et aujourd’hui en possession de l’institut St. Ephrem.